Christel Nemouchi

CE TEMPS QUI NOUS TEND…

Il y a les amoureux de l’hiver, imperturbables. Emerveillés devant le grand manteau blanc, les feux de cheminée, galvanisés par les soirées raclettes et l’ouverture des stations de ski. A l’inverse, il y a ceux qui redoutent la grisaille et la chute des températures, jusqu’à porter les stigmates corporels du passage difficile. Dépression saisonnière, blues hivernal, coup de mou, repli sur soi… Autant de termes pour décrire la rudesse du trouble rencontré. 

PRÊTS POUR LE MODE Endurance?

L’hiver est ÉNERGIVORE. Il s’installe à grand renfort de froid transformant nos paysages, nos habitudes, notre élan, fragilisant nos interactions sociales. La fraîcheur traverse les doudounes en même temps que progressivement la mélancolie s’installe. Les raisons sont nombreuses: manque de lumière naturelle, ralentissement des activités extérieures, systèmes immunitaires éprouvés par les microbes, corps atones… De décembre à janvier, notre organisme entre en résistance. En effet, le défaut de lumière affecte notre horloge biologique et la production des hormones responsables de notre bien-être (ocytocine, sérotonine, dopamine et endorpine). En d’autres saisons, la lumière stimule notre hypothalamus, zone du cerveau en charge du rythme circardien (cycle de nos jours & nuits). Son action permet à notre organisme de réguler ses phases d’éveil et de repos. En hiver, les journées sombres perturbent le travail de l’hypothalamus et inhibe la sécrétion de mélatonine, hormone du sommeil qui gère le moment du coucher. C’est une période très paradoxale où le désir de dormir est très présent car les journées sont grises, mais le manque de mélatonine dans l’organisme perturbe la phase d’endormissement. Le corps est épuisé faute de bonne récupération. Tout notre équilibre biologique interne s’en retrouve impacté. Le métabolisme cherche alors à réajuster au moyens de différentes hormones compensatrices, à l’origine de conséquentes sautes d’humeur .

tenir bon, Une Solution?

L’hiver s’apprivoise difficilement. Le corps multiplie les mécanismes de défenses pour maintenir sa température constante à 37°C, les vaisseaux sanguins se contractent, la tension artérielle augmente… Après 9 mois de fonctionnement à l’équilibre, ponctués d’efforts et d’adaptation permanente, l’organisme souffre d’être confronté à  cette montée en puissance de l’adversité. Bien que notre besoin de récupération devienne de plus en plus présent, nous sommes très nombreux à adopter la digne posture du « combattant ». Celle-la même qui nous invite à TENIR BON. TENIR BON, C’EST À DIRE? GARDER LA MAÎTRISE DE CHAQUE SITUATION. À la maison, au travail, avec la famille, les amis… Persévérer pour rester efficace, s’accrocher un peu plus tous les jours, prendre sur soi, donner de soi. Porter les autres, les rassurer, les motiver, les remplacer. En saison douce, l’effort reste possible sur la longueur. Tant qu’il est motivé nous continuons à l’apprécier, à le poursuivre avec détermination. En hiver, le corps lutte comme il peut, le mental suit quand il le peut! Notre concentration, notre optimisme, notre efficacité sont mis à rude épreuve. Tout effort supplémentaire pèse dans la balance. Ainsi, la période devient propice aux prises de consciences désagréables, quand elles ne sont pas douloureuses. Certes, il y a les nécessités vitales auxquelles nous ne pouvons déroger, mais il y a aussi cette phase d’épuisement où le dépassement de soi prend la forme d’une action contreproductive. Il devient alors compliqué de nourrir la mécanique du devoir avec force et conviction. Cette grande machine du « FAIRE À TOUXT PRIX » broie insensiblement notre énergie et nous donne la sensation d’être à bout de souffle.

 ralentir La Cadence?

Si chaque action donne du sens à nos journées, il peut être utile de s’interroger sur le sens derrière chacune de nos actions? S’engager et relever des défis quotidiens nous responsabilise. Certes vis à vis des autres, mais principalement vis à vis de nous-mêmes. A t-on par exemple pris le temps d’évaluer la portée de nos actes? Les effets sur notre santé, notre équilibre, notre famille, notre intégrité? Aujourd’hui, nous apprenons à optimiser nos gestes pour sauver la planète. Nous prenons conscience que l’énergie n’est pas une ressource intarissable et nous travaillons à ne pas la dépenser inutilement. Mais qu’en est-il de notre énergie personnelle? Notre corps, notre tête rencontrent aussi des seuils de tolérance. La saturation mentale, comme la somatisation sont des maux récurrents de notre société moderne. Comment éviter le piège de la surconsommation personnelle si nous négligeons d’investir nos ressources de manière juste et responsable? Il s’agit là d’une question d’ÉCONOMIE et d’ECOLOGIE DE SOI. L’écologie de soi ne signifie pas de s’auto-centrer en tenant les autres à distance pour vivre une forme d’individualisme décomplexé. Elle invite plutôt à s’interroger sur ce que nous cherchons à donner, au regard de ce que nous pouvons donner.  En cabinet, il m’arrive de proposer l’exercice de la ROUE DE VIE  aux personnes en recherche d’équilibre personnel. L’objectif est de les amener à prendre un peu de recul vis à vis de leur fonctionnement habituel. Ainsi, nous nous interrogeons:  « Suis-je en accord avec mes valeurs et la manière dont je répartis mon énergie quotidienne? Au travail, en famille, avec les ami(e)s, dans mes activités extérieures, en société… Ne suis-je pas trop impliqué(e) dans un domaine au détriment d’un autre? Suis-je épanoui(e) et capable de réserver du temps pour mes activités et mon propre plaisir? Envie de tester la ROUE DE VIE? Un lien, une vidéo… https://www.youtube.com/watch?v=0C5xIekDF

 Assouplir Mon Fonctionnement …

Vous avez sans doute déjà entendu parlé de lâcher-prise, terme à la mode et redondant en matière de Bien-Être. Personnellement, il ne me paraît pas être à la hauteur du message positif qu’il induit avec sa connotation à résonance   canine. Une image plus agréable me vient à l’esprit, en pensant à la chanson  « Let it be » des Beatles. Je préfère cette idée du « Laisser couler ou glisser », cette appropriation de  » l’Ainsi soit-il « , dépoussiéré de toute référence religieuse.   Le « Let it Be » ou « Ainsi soit-il » n’est pas l’éloge de l’abandon ou de la renonciation face à l’action. Il n’est pas non plus un barrage émotionnel, qui nous empêcherait de ressentir de la colère, de la déception, de la tristesse face à une situation éprouvante. C’est davantage une alternative au mécanisme d’hyper-contrôle. En d’autres termes, UNE FAÇON D’ACCEPTER CE QUI EST TEL QU’IL EST, et d’apprendre à nous débrouiller avec, EN FAISANT DU MIEUX QUE L’ON PEUT FACE À LA SITUATION. Connaître ses limites, c’est peut-être poser un cadre qui nous protège de nos excès. Socrate nous enseignait l’art de la découverte de soi, avec son « Connais-toi toi-même! », telle une orientation sur le chemin de la sagesse. Aujourd’hui, cette quête de vérité intérieure se manifeste dans notre désir de nous assumer pleinement. A trouver la juste cadence, à cibler les efforts EN COHÉRENCE AVEC NOS PROPRES LIMITES. Une attitude de respect et de loyauté envers soi, qui a pour FINALITÉ ALTRUISTE d’apporter une meilleure présence aux autres. L’action et le plaisir peuvent se décliner ensemble, ils appellent à une forme d’éthique personnelle en acceptant que: – Tout ne dépend pas de nous car nous n’avons pas le contrôle absolu des choses   – L’important c’est de faire de notre mieux en fonction de la RÉALITÉ OBJECTIVE DE chaque SITUATION   – Un peu de recul EST NECESSAIRE POUR évaluer nos ressources et la pertinence de nos actEs avant d’agir

APPRIVOISER Le symptôme Hivernal…

Quand le trouble saisonnier survient, il bouscule notre équilibre et notre estime personnelle. Bien qu’il ne soit  probablement que passager, il peut réveiller l’inquiétude ou les sensations désagréables, comme le sentiment de culpabilité ou de décalage face au monde qui nous entoure. L’émotion négative se vivant parfois comme un aveu de faiblesse, elle sera très souvent dissimulée voire réprimée, augmentant le sentiment de solitude intérieure. Pourtant, aussi douloureuse soit l’expérience hivernale, force est de constater qu’elle nous oblige à ralentir pour mieux nous intérioriser, rendant la période propice à la prise de conscience et au changement radical.

Quelques solutions simples et naturelles pourront par ailleurs nous aider à adoucir la période:

– RÉSERVONS-NOUS AU MOINS 40 MINUTES DE MARCHE PAR JOUR, pour compenser le ralentissement de l’activité physique

 – PRENONS SOIN DE NOTRE SOMMEIL, un sommeil réparateur, à distance des écrans, suffisamment tôt pour ne pas     perturber notre cycle naturel (une cure de magnésium pourra être bénéfique)

– SOIGNONS LA QUALITÉ DE NOS REPAS, équilibrés avec une alimentation riche en oméga 3 (graines, fruits secs, sardines,   saumon, avocat…), de préférence des poissons gras, des viandes protéinées, des céréales et légumineuses, des fruits et  des légumes.

– UN PETIT COUP DE POUCE VITAMINÉ (vitamines D et B), pour renforcer nos défenses immunitaires et soutenir notre   organisme. 

– RENFORÇONS NOTRE MENTAL, au moyen de pauses méditatives, des relaxations régulières , de luminothérapie, de temps   de lecture ou pauses musicales, dansantes, créatives… 

La SOPHROLOGIE & Le Blues Hivernal…

Vous redoutez chaque fin d’année? Vous vous sentez particulièrement sensible en période hivernale? La nouvelle année  est anxiogène et vous coûte douloureusement en terme d’énergie et motivation. PENSEZ AUX BIENFAITS DE LA SOPHROLOGIE! Qu’il s’agisse d’un trop-plein, d’une perte de vitesse provisoire ou d’un manque de confiance, il existe des moyens de prévenir ou soutenir l’inconfort passager. Soyez curieux et laissez vous tenter par quelques séances d’initiation. Elles vous permettront d’expérimenter le pouvoir de l’attention et de l’instant présent. De nombreuses pistes de progression seront alors possibles pour traverser l’hiver plus sereinement: –  Atténuer la fatigue et les tensions corporelles et mentales –  Booster le sytème immunitaire et l’énergie d’action – Améliorer l’estime personnelle et la confiance – Développer des capacités d’adaptation – Se projeter positivement
« LA VIE ENTASSE LES BRANCHASSES SUR NOTRE CHEMIN POUR RALENTIR NOTRE PROGRESSION. 
NOUS DEVRIONS LA REMERCIER »  

Denis Heudré

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